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La première expo solo de Yelow à Paris

Dernière mise à jour : 24 mars 2023

"Paris-Galante : une histoire de fusion"


Yelow et moi nous sommes rencontrés à Jarry au Café Papier. J’avais repéré son travail et j’avais hâte de comprendre sa démarche, tant les visages qu’il crée m’avaient saisie. Graffeur en région parisienne à ses débuts, c’est en s’installant à Marie-Galante que Yelow s’est mis à peindre. Il a eu un coup de coeur pour l’île, et il met dans sa nouvelle pratique toute l’émotion que lui inspire son quotidien. Souvenez-vous, je vous racontais tout ici : Simplicité et humanité : règles d'or d'un graffeur devenu peintre


Christelle Clairville et Yelow pendant l'exposition

Mon ambition en créant Gaston, c'est de faire connaître les artistes des Antilles à l'échelle nationale. J'ai donc démarché plusieurs galeries et lieux afin de leur obtenir des expositions en solo dans la capitale.


Soirée de vernissage de "Paris-Galante : une histoire de fusion"

J’ai rencontré Garry à un vernissage de la Galerie WAWI l’année dernière. C'est la première personne à m'avoir fait confiance pour organiser une exposition, à s'être laissé séduire par Yelow, graffeur installé à Marie-Galante. Un artiste qui associe le graffiti à la peinture, qui commence à Paris pour s'installer à Marie-Galante, un artiste qui s'inspire des paysages et des visages de son île d'adption, un artiste qui finalement a une œuvre créole, métissée, c’est tout un programme !


C’est ce que nous avons souhaité exprimer dans l’exposition

“PARIS-GALANTE : UNE HISTOIRE DE FUSION”



 

Enfin, je vous partage le texte de l'exposition, préparé par Verenne Cipolloni, Historienne de l’art – consultante artistique sur l'exposition :


"Si Yelow nous a habitués jusqu’à présent à des peintures sur toile très minutieuses comme dans ses portraits réalisés lors de l’exposition Dames de Cœur en Avril 2021, les œuvres qui nous sont proposées aujourd’hui relèvent d’une démarche artistique plus instinctive.


Spontané dans la mise en œuvre mais aussi dans l’utilisation d’outils nouveaux tels qu’un couteau, une spatule ou encore une éponge ou du papier absorbant, l’artiste évolue vers un travail de fond et de forme relevant de l’impulsion. En effet, du choix du format de la première toile - découpée au « hasard » - à l’exécution de chaque portrait, l’exposition Paris - Galante : une histoire de fusion révèle un exercice de style qui puise dans l’intensité du ressenti de l’artiste. Les peintures ne sont plus concentrées sur le détail, contrastant avec les œuvres qu’on lui connaît, mais tendent vers une composition où la rapidité, la légèreté et la transparence sont les nouvelles figures de style.


Les œuvres sont colorées, graphiques et épurées, renvoyant au spectateur à la fois un sentiment de délicatesse et de profondeur que seul Yelow est capable de transmettre. Bien que les éléments liés à la nature tels que des oiseaux ou des fleurs soient moins prononcés, les portraits féminins toujours présents semblent à nouveau être le sujet principal des toiles… Ne vous détrompez pas ! Car si certains visages sont plus travaillés que d’autres, tous se mêlent petit à petit au fond. Et pour cause, le fond des œuvres devient aussi important que les sujets travaillés. Traces de coulures, traits plus ou moins épais, spray, aérographe, dilution de peinture, le fond de la toile devient le support d’imprévus, pressentis par l’artiste dont le travail minutieux lui permet aujourd’hui d’aboutir à un lâcher prise technique plus impulsif. Le traitement de l'arrière-plan n’est plus le même. Si de manière traditionnelle il est effectué en premier, dans les œuvres exposées il n’est pas difficile de voir


que les éléments considérés comme décoratifs sont exécutés et retravaillés de manière aléatoire. Les textures, les ombres, le rajout d’éléments sont faits en fonction du ressenti de l’artiste ce qui implique qu’il n’y a plus de hiérarchie technique. On note ainsi l’intention de Yelow de jouer sur les contrastes fond/forme tout en s’appliquant à ce que ces deux éléments ne forment qu’un.

Cette volonté de l’artiste n’est pas anodine, l’homme et la nature, tout comme la couleur et le lettrage, sont les bases fondamentales dans le cheminement artistique de Yelow. Ici, le fond devient alors la métaphore épurée de l’environnement. Représenté par des aplats de couleurs et quelques éléments végétaux, le fond devient un espace néant qui absorbe et prend le pas progressivement sur l’homme. L’idée étant que la nature et l’homme oscillent inévitablement entre syncrétisme et dislocation. Les visages s’estompent, la pluralité des couleurs fait place à l’utilisation de chromatiques plus restreintes, allant presque vers du monochrome. Peut-être les prémices de nouvelles recherches... qui sait ?


L’effet pictural est plus immédiat, en harmonie avec l’environnement (le fond) qui prend le pas sur le sujet. Le travail de Yelow reflète la recherche d’un équilibre plus synthétique comme si à travers ces portraits féminins, ce dernier voulait transposer ses images dans une dimension intemporelle pour toucher l’universel.


A l’aise tant dans la rue, que dans la nature ou dans son atelier, Yelow expérimente de nouvelles façons de raconter ses impressions à travers les portraits et l’utilisation de nouveaux matériaux de travail. De manière humble, il transmet des émotions à travers le geste créatif pour rappeler la fugacité de l’existence humaine et par conséquent l’importance de l’harmonie universelle qui devrait régner autour de tout un chacun. Toujours à la recherche d’expérimentations artistiques et personnelles qui se reflètent sur la toile, Yelow garde l’esprit libre de la rue pour rechercher un équilibre entre mouvement, lettrage, réalisme, abstraction et figuratif. Les portraits traduisent et subliment les sentiments purs de l’artiste face à la vie. Ils interrogent également sur la diversité. Non seulement en tant qu’êtres humains mais plus largement en tant qu’êtres vivants faisant partie d’un environnement plus complexe, avec ses propres fragilités."


Vous pouvez retrouver le profil de Verenne Cipolloni juste ici.


L'équipe organisatrice

Et, comme un clin d'œil à la Guadeloupe, Yelow a réalisé une œuvre éphémère à même les murs dela galerie. Cette fresque s'intitule "Aller-retour" en hommage à celle de Port-Louis, en Guadeloupe, avec la même modèle, qui avait déjà posé pour lui pendant le Mouvance Art Festival un an plus tôt :





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